Choisir son sujet n'est pas chose aisée.

Ce n'est pas quelque chose qui se fait dans la précipitation.
Le sujet que vous allez choisir doit être évident et c'est peut-être ça le plus difficile.
Ce peut-être n'importe quoi : que vous aimez votre chat, que vous n'aimez pas votre voisin, que dieu est cool d'avoir inventé le yosemite park, que vous ne vous supportez pas ou au contraire que vous avez en vie de vous marier avec vous même. Bref, ce que vous voulez et surtout ce que vous êtes mais n'oubliez jamais que ce que vous faites doit intéresser l'Autre (Attention ! Votre mère ne rentre pas dans cette catégorie). Il faut que le lecteur, puisse être impliqué d'une manière ou d'une autre dans votre œuvre.

Ce que vous allez montrer et raconter doit être assez intime pour vous tenir à cœur pendant toute la réalisation du projet et même encore plus. Entre le moment ou vous avez l'Idée et la présentation du résultat au public, il peut se passer très longtemps et on perd vite courage. Plus votre sujet sera important pour vous, plus vous aurez l'absolue nécessité de le mener à terme.

Chacun sa méthode

Bien évidement, il n'y a pas une façon de faire, je dirais même que chaque projet a sa façon de se présenter à vous.

Il y a la méthode du mathématicien qui va partir d'une envie plutôt technique puis tout élaborer en partant de là. C'est correct, mais il ne faut pas que le sujet devienne un alibi pour montrer vos prouesses techniques. Votre sujet doit toujours être l'élément principal de votre travail. Le reste n'est que cosmétique. Dans ce type d'approche le sujet apparait au fur et à mesure pendant l'évolution du projet. Mais ne vous y méprenez pas, il était bien là dès le début, c'est juste que vous ne le saviez pas. Votre persévérance à la tâche l'a juste mis à jour, un peu comme l'archéologue et son pinceau désensable un artéfact sans connaître sa taille réelle.
Puis celle du publicitaire, qui part du message, par exemple «Ce n'est pas gentil d'être méchant», pour ensuite assembler le contenant en choisissant une technique, un type de modèle précis. Je n'aime pas tellement cette méthode pour deux raisons. D'abord le message, très souvent, n'est pas assez intime et frôle la platitude. Ensuite l'Autre va prendre trop de place dans le processus de création.

Tout est question de nuances. Autant le mathématicien va trop s'enfermer et oublier que son œuvre est faite pour être partagée, autant le publicitaire ne va pas s'impliquer intimement dans le travail.

Penser les choses sans qu'elles ne soient réfléchies.

Pas facile à conceptualiser la pensée non réfléchie ? C'est vrai, je vais essayer de l'illustrer en vous racontant la genèse de ma toute première série la Théogonie des dieux réels.
Les prémices eurent lieu sur un forum. On s'amusait à plein de choses et j'ai lancé un jeu tout bête : Chacun devait se prendre en photo faisant une tête de gros con (un gars dont on ne supporterait pas la présence si on l'avait face à soi). Certains ont répondu à mon appel, de mon côté j'en ai fait plusieurs pour au final commencer à écrire les histoires de chacun des personnages. Je n'avais alors aucune idée en tête.
Plus tard, l'idée a commencée à germer de relier toutes ces histoires et je me suis dis qu'il pouvait être intéressant de mélanger ces histoires d'humains et celles de dieux qui "joueraient" avec les destinées. Mais je ne suis pas allé plus loin, l'idée n'était pas mûre.
Plusieurs mois plus tard, au court d'une soirée court-métrage je suis marqué par l'univers visuel du film de Christophe Gautry et Arnaud Demuynck «LA VITA NUOVA», en rentrant je fais une petite série de photos sans arrières-pensées. C'est une fois sur l'ordi que le déclic se fait : ça y est j'ai devant moi mes premiers dieux.
À partir de ce moment je savais ce que j'allais faire et comment.

Pendant les deux ans que nécessita la réalisation du projet, il fallu garder la flamme du premier jour pour ne pas laisser tomber et ne pas se décourager. Ceci fût possible parce que le sujet de la série était assez importante pour moi, intimement. J'avais besoin de dire au monde ce que j'avais à dire à ce moment là.
Pour vous c'est la même chose !
Si vous partez sur un projet qui est juste marrant dès qu'il y aura des difficultés ou besoin d'un engagement véritable, vous laisserez tomber.

La création demande énergie, foi et engagement.

Soyez fier de vous !
Fier mais exigent, pour ne pas vous décourager mais aussi pouvoir affronter le regard de l'Autre.

PS : Si vous avez des questions ou un retour d'expérience, n'hésitez pas à commenter cet article !


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