À la fin du XIXème siècle, le négatif photo n'existait pas. Quand on voulait prendre des photos il fallait créer soit-même son support photosensible. Il y a mille façons de créer un support photosensible, le collodion en est une qui a eu son heure de gloire grâce à son temps de pause relativement court. Cette méthode était tellement bonne qu'elle est devenue l'ancêtre du photomaton et du polaroid. En effet, dans toutes les foires étatsuniennes, on pouvait se faire tirer le portrait et repartir avec son ferrotype après seulement quelques minutes.
Ambrotype, ferrotype : quelle différence ?
En réalité c'est la même chose, il s'agit d'une image qui est positive quand on la place devant un fond sombre. L'ambrotype se fait sur du verre, que l'on placera ensuite devant un fond noir, ou que l'on peindra en noir. Le ferrotype se fait sur une plaque de fer préalablement noircie.

Vous vous doutez bien que je ne vous raconte pas tout ça juste pour faire la conversation. Aujourd'hui, j'ai fais mes premiers essais.
C'est toute une aventure, il y plein de façons de se planter. Mauvais préparation des produits chimiques, mauvaise façons de préparer la plaque...
Le premier essai ne donna ... rien du tout.
Ce n'est qu'au troisième qu'on a eu un petit quelque chose.

Le quatrième fût plus concluant, on était sur la bonne voie :

Mais quand même c'est un peu sous exposé.
J'ai donc fait des tests, tout seul, avec une nature morte. C'est ainsi que je me suis rendu compte que le collodion nécessitait énormément de lumière ainsi qu'un très long temps de pose.

Le nombre des essais grandissant, j'arrivais de mieux en mieux à étaler le collodion sur les plaques.
J'ai pu refaire venir mon modèle vivant. Mais c'est le développement que je n'ai pas bien géré.

Enfin une image bien exposée, mais pas assez développée.


Pour finir la journée, une photo bien exposée (à peu près) bien développée mais avec encore plein de traces dont je connais pas (encore l'origine).

Vous remarquez quand même le progrès en une journée de tâtonnement. J'en suis très content et je prédis que vous allez voir d'autres images dans les prochaines semaines.

Ps: vous me direz, pourquoi le collodion «humide» ? Tout simplement parce que cet ingrédient doit rester humide tout le long des opérations. Ce qui oblige à préparer le support avant chaque prise de vue et à le développer dans la foulée.


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