Toute première fois ...
Par Bonze le dimanche 23 juin 2013, 01:37 - Au fil des jours - Lien permanent
À la fin du XIXème siècle, le négatif photo n'existait pas. Quand on voulait prendre des photos il fallait créer soit-même son support photosensible. Il y a mille façons de créer un support photosensible, le collodion en est une qui a eu son heure de gloire grâce à son temps de pause relativement court. Cette méthode était tellement bonne qu'elle est devenue l'ancêtre du photomaton et du polaroid. En effet, dans toutes les foires étatsuniennes, on pouvait se faire tirer le portrait et repartir avec son ferrotype après seulement quelques minutes.
Ambrotype, ferrotype : quelle différence ?
En réalité c'est la même chose, il s'agit d'une image qui est positive quand on la place devant un fond sombre. L'ambrotype se fait sur du verre, que l'on placera ensuite devant un fond noir, ou que l'on peindra en noir. Le ferrotype se fait sur une plaque de fer préalablement noircie.
Vous vous doutez bien que je ne vous raconte pas tout ça juste pour faire la conversation. Aujourd'hui, j'ai fais mes premiers essais.
C'est toute une aventure, il y plein de façons de se planter. Mauvais préparation des produits chimiques, mauvaise façons de préparer la plaque...
Le premier essai ne donna ... rien du tout.
Ce n'est qu'au troisième qu'on a eu un petit quelque chose.
Le quatrième fût plus concluant, on était sur la bonne voie :
Mais quand même c'est un peu sous exposé.
J'ai donc fait des tests, tout seul, avec une nature morte. C'est ainsi que je me suis rendu compte que le collodion nécessitait énormément de lumière ainsi qu'un très long temps de pose.
Le nombre des essais grandissant, j'arrivais de mieux en mieux à étaler le collodion sur les plaques.
J'ai pu refaire venir mon modèle vivant. Mais c'est le développement que je n'ai pas bien géré.
Enfin une image bien exposée, mais pas assez développée.
Pour finir la journée, une photo bien exposée (à peu près) bien développée mais avec encore plein de traces dont je connais pas (encore l'origine).
Vous remarquez quand même le progrès en une journée de tâtonnement. J'en suis très content et je prédis que vous allez voir d'autres images dans les prochaines semaines.
Ps: vous me direz, pourquoi le collodion «humide» ? Tout simplement parce que cet ingrédient doit rester humide tout le long des opérations. Ce qui oblige à préparer le support avant chaque prise de vue et à le développer dans la foulée.
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Commentaires
Bravo. C'est un reve que j'aimerais bien accomplir, qui est celui de posseder une chambre et de faire du collodion. Je n'ai pas le budget pour une chambre et je vois que les résultats ne sont pas au rendez vous des les premieres plaques de verre.
C'est vraiment une belle facon de faire de la photo comme ca aujourd'hui.
j'aimerais beaucoup, si c'est possible que tu me transmettent une liste de tout le matos pour faire des plaques au collodion humide, avec lien vers les magasins en ligne si possible.
eudesquittelier@hotmail.com
Hello,
Déjà premier truc à savoir avant de se lancer dans le grand format, c'est qu'il faut aimer la bricole. Parce qu'il y a de forte chance que ce dont tu auras besoin tu doives le fabriquer toi même.
Pour faire du collodion, il te faut pas mal de matos au final, une chambre (qui fonctionne) un châssis qui puisse accepter les plaques, un trépied qui supporte la chambre.
Ensuite dans le labo, il te faudra une bouteille pour le collodion propre, une pour le collodion usé, une pour le révélo, une pour le fixo. Un bac pour le révélo, une pour le fixo, une cuve vertical pour le sensibilisateur. Bon forcément il te faut une lumière inactinique. C'est à peu près tout.