La semaine dernière il y a eu l'Ascension, ce qui en fait signifie surtout qu'il y a eu un pont. Et pour fêter cet été précoce, j'ai été invité à une noce de l'autre coté de l’hexagone. J'ai dû prendre le train, ce fut compliqué : problème technique, météo capricieuse, pas de chance. Bref pendant mes longues heures ferroviaires, à voir mon petit voisin de place qui a dix ans écoutait son "mp3", je me suis dis que si j'avais des enfants, je serais bien embêté de leur faire comprendre que "non ce n'est pas bien de télécharger de la musique sur la mule."

Comment réussir à leur faire comprendre que ce n'est pas parce que tout le monde le fait, que parce que l'industrie nous donne tous les outils pour faciliter la tâche, que parce que les technologies poussent à faire disparaitre les supports, que l'on peut voler en toute bonne conscience le travail des artistes.

Le buzz autour du changement de fonctionnement de la plateforme Deezer en est la preuve. Les gens trouvent lamentable que l'on doivent désormais payer pour écouter de la musique (un prix tellement exorbitant que si ils s'abstenaient de fumer deux jours par mois, ils seraient remboursés).

Certains vont me dire que "ça n'a rien à voir avec le téléchargement !! Deezer c'est du streaming, on ne télécharge rien !"
L'invention du streaming (dans le sens web 2.0 du terme) est une belle hypocrisie. Au final le morceau tu ne l'as pas téléchargé mais tu l'as écouté. Sachant que les musiciens sont rémunérés à l'audition, en écoutant en ligne tu viens de lui voler une rémunération.

Cela dit, Deezer (ou les plateformes identiques) n'est pas pour moi un mauvais produit. Effectivement dans le monde aujourd'hui on nous vend de la "mobilité" (sachant que la majorité de la population est très rarement allée à plus de 100km de sa maison, cela pousse à sourire), enfin, aujourd'hui nous nous devons d'être mobile. Deezer fonctionne bien pour cela pour peu que l'on ai un accès à Internet. De plus, je pense que Deezer peut permettre à la SACEM de rémunérer plus justement les artistes et surtout les petits artistes. En effet, les playlists ne sont pas imposées, si vous ne voulez pas écouter Britney ou Mariah, rien ne vous y oblige et en plus vous pouvez écouter (en boucle) le petit groupe que vous aimez bien et qui ne passe jamais à la radio.

Mais nos moutons étaient de savoir comment réussir à expliquer tout cela à mes enfants.
Heureusement, je n'en ai pas.


789 lectures